L’AFFAIRE FREDERIC MITERRAND

Publié le par MODEM Martinique

                 Les attaques récentes dont a fait l’objet Mr Frédéric MITERRAND ne peuvent  donner que matière à réflexion, même si les événements se déroulent loin de nos terres. Pour tenter d’y voir plus clair, il nous semble indispensable de commencer par distinguer les trois questions différentes que sont celle de l’homosexualité, celle du tourisme sexuel, et celle de la pédophilie.

Dans notre pays, l’homosexualité n’est ni une infraction, ni un délit, ni un crime. Que certains individus, groupes, cultures ou traditions la trouvent moralement condamnable ne doit pas faire oublier que la société dans sa globalité, et le MODEM en particulier, ne s’inscrit pas dans cette logique.

Le tourisme sexuel, quant à lui, doit selon nous faire l’objet d’une condamnation. Il contribue de fait à la marchandisation des corps et à l’exploitation sordide de la pauvreté. Mais pour en revenir à l’affaire, n’oublions pas que le livre de F. MITERRAND a pour titre « La mauvaise vie », et que l’homme s’est aujourd’hui largement exprimé pour condamner le tourisme sexuel. Si bien que s’il l’a pratiqué par le passé, il fait preuve de repentance. Alors prenons-en acte, et laissons faire l’Autorité Publique (si tant est que la Justice demeure bien indépendante).

La pédophilie, à la fois illégale et moralement condamnable, ne semble pas être en cause : F. MITTERAND se défend d’y avoir eu recours, et  même la condamne. Faisons l’hypothèse qu’il est sincère, et que ceux qui ont quelque élément que ce soit entament un procès…

                Au-delà du fond de cette affaire, interrogeons-nous sur ce qui se passe réellement. Le Front National et certains membres du P.S. sont montés au créneau. S’ils ont des raisons objectives à cela, alors pourquoi ont-ils attendu quatre ans (je rappelle que le livre « Une mauvaise vie » est sorti en 2005) pour le faire ? Pourquoi ont-ils attendu que F. MITERRAND devienne Ministre de la Culture ? Ce que nous disons, c’est qu’ils ramènent le combat politique bien bas. Un « débat » où tous les coups sont permis, un « débat » qui traîne dans la boue, n’est jamais un signe de bonne santé pour la démocratie. Il y a suffisamment de raisons de critiquer la Droite, sa politique gouvernementale et ses dérives notamment népotiques, pour ne pas céder à la facilité instinctive du lynchage.

Et c’est pourquoi le MODEM, sans aucune complaisance et sans aucune connivence, et en toute objectivité, regrette la tournure qu’a pris cette « affaire ».

Guy PANEVEL,

Membre du Bureau du MODEM Martinique

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